Le Tour de France a poursuivi son travail de sape mardi en éliminant Cadel Evans de la course à la victoire, consacrant les duettistes Andy Schleck et Alberto Contador et le Français Sandy Casar, vainqueur de la neuvième étape à Saint-Jean-de-Maurienne.

Comme Lance Armstrong dimanche, Evans a perdu ses illusions après une chute, celle du kilomètre 7 de l'étape de Morzine dont il est sorti avec une fracture du coude, annoncée par l'équipe BMC une fois le maillot jaune abandonné à Schleck.

L'ascension du col de la Madeleine a donné lieu à une grande bataille entre les leaders, malgré les 30 km qui suivaient le sommet, et les deux têtes d'affiche du Tour ont offert un match d'une intensité inattendue compte tenu de la difficulté des Pyrénées.

"ON EST LES DEUX PLUS FORTS"

Suivant le plan dont il avait parlé à Avoriaz sans entrer dans les détails, Andy Schleck avait donc prévu d'attaquer dans La Madeleine, l'ascension la plus difficile de cette traversée des Alpes.

Mais comme Contador l'avait annoncé pendant la journée de repos, il ne s'intéresse plus qu'à son rival Luxembourgeois après avoir été piégé dimanche.

A quatre reprises en moins de deux kilomètres, dans la deuxième partie de la Madeleine, Schleck a attaqué.

Chaque fois l'Espagnol, l'a maîtrisé avec une certaine facilité. L'ayant ramené à la raison, Contador est monté à sa hauteur et lui a fait comprendre qu'ils feraient mieux de rouler ensemble et de distancer davantage les autres prétendants au maillot jaune.

Samuel Sanchez n'a jamais pu combler les 100 mètres le séparant de ce duo majeur et a déboursé 50 secondes à l'arrivée.

Le tandem de la Rabobank Robert Gesink-Denis Menchov a perdu plus de deux minutes, en compagnie de Levi Leipheimer et Joaquim Rodriguez, et Ivan Basso est encore plus loin.

Au classement général, Schleck devance Contador de 41 secondes et Sanchez de 02'45". Menchov est à 02'58" et Jurgen Van den Broeck continue de surprendre, tandis que les espoirs de podium de Carlos Sastre et Bradley Wiggins, tous deux à plus de sept minutes, sont désormais très minces.

"Le plan dans La Madeleine était de larguer Contador. Il était fort mais il ne m'a pas largué non plus", a dit Schleck.

"Si j'avais attaqué une cinquième fois, j'aurais peut être explosé moi-même. Nous nous sommes donc entendus mais au classement général, j'ai 41 secondes d'avance et maintenant c'est à lui d'attaquer", a estimé le Luxembourgeois.

"C'est clair maintenant, on est les deux plus forts."

Contador a dit, à l'inverse, qu'il n'avait "plus qu'à rester dans sa roue", compte tenu de son avantage contre la montre.

"C'est une bonne journée, bien entendu. On a créé de gros écarts, plus importants que prévu."

Yvon Sanquer, manager d'Astana, prévoit une "bataille très dure. Ils ont collaboré aujourd'hui mais à un moment, il n'y aura plus de cadeaux", a-t-il dit à Reuters.

CASAR, TROISIÈME

Agressif dans l'ascension, Andy Schleck a été mis en difficulté dans la longue descente vers Saint-Jean de Maurienne par son rival, meilleur descendeur.

A ce rythme, ils ont fini par rejoindre dans le dernier kilomètre les rescapés de l'échappée matinale qui se regardaient.

Casar a mené le sprint et pris en tête le dernier virage pour remporter, devant Sanchez et Cunego, une troisième victoire d'étape dans le Tour, en tenant compte de celle remportée en 2009 après déclassement de Mikel Astarloza, contrôlé positif.

Il remporte aussi la troisième victoire d'étape française dans une course épuisante, qui n'épargne personne, de chutes en défaillances. Andy Schleck et Alberto Contador, dont le duel promet d'être dantesque, ne peuvent pas vraiment dormir tranquilles.

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